La marche de protestation organisée le lundi 13 octobre 2025 à Gohitafla par le Front commun de l’opposition a conduit au déferrement de plusieurs jeunes manifestants interpellés lors des échauffourées avec les forces de l’ordre.
Prévue initialement pour le 11 octobre mais reportée pour cause d’intempéries, cette manifestation visait à dénoncer le quatrième mandat du président Alassane Ouattara. Dès les premières heures de la matinée, des centaines de jeunes ont afflué dans les rues de la localité pour exprimer leur désapprobation.
Très vite, la tension est montée d’un cran. Déployés depuis plusieurs jours dans la ville, des éléments de la brigade territoriale de Gohitafla, appuyés par l’escadron mobile de Zuénoula, les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) et la Police nationale, ont tenté de disperser la foule. Des gaz lacrymogènes ont été tirés dans le centre-ville, provoquant la débandade et des heurts entre manifestants et forces de sécurité.
Plusieurs jeunes ont alors été arrêtés et conduits à la brigade territoriale de Gohitafla. Selon des sources locales, ils ont été auditionnés avant d’être déférés devant le parquet pour « troubles à l’ordre public » et « participation à une manifestation non autorisée ».
Cette série d’arrestations a ravivé la colère de nombreux habitants, qui dénoncent une répression jugée excessive contre une jeunesse venue exprimer pacifiquement son opinion. Du côté du Front commun, les responsables locaux ont condamné ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire » et exigent la libération immédiate de leurs camarades.
À Gohitafla, la tension reste palpable. Plusieurs organisations de la société civile appellent à l’apaisement et à un dialogue inclusif pour éviter toute escalade. Cet épisode illustre une fois de plus les crispations politiques autour du quatrième mandat du président Ouattara et la profonde division qui traverse le pays à l’approche des échéances électorales.
Ange colombe, Correspondant régional

Discussion about this post