C’est un souffle nouveau pour la mobilisation locale en Côte d’Ivoire. De Bouaflé à Boundiali, en passant par Gagnoa, San Pedro ou encore Bouaké, les équipes du Fonds National de Lutte contre le Sida (FNLS) ont sillonné le pays pour redynamiser le dispositif des timbres de solidarité.
Cette initiative, menée par la Sous-direction de la mobilisation des ressources (SDMR), a couvert 58 départements entre août et septembre 2025. L’Objectif de cette tournée est de réactiver les comités en sommeil, recruter de nouveaux relais et encourager l’adhésion citoyenne à la cause, dans un contexte marqué par la baisse progressive des financements extérieurs.
La mission a été ponctuée de rencontres avec les autorités administratives, coutumières, religieuses et communautaires. Au total, plus de 700 personnes ont été sensibilisées sur l’importance de s’approprier les timbres FNLS comme un geste de solidarité nationale.
« La mobilisation autour des timbres doit devenir un réflexe citoyen. C’est une condition essentielle pour maintenir les acquis de la lutte contre le VIH/sida », a insisté un membre de la délégation lors d’une rencontre à Bouaké.
À chaque étape, les populations et leaders locaux ont exprimé leur volonté de participer à la relance de ce mécanisme. À San Pedro, un chef coutumier a affirmé :
> « Le combat contre le sida est une responsabilité collective. Nous devons soutenir le FNLS en rendant visible et accessible le timbre de solidarité dans nos communautés. »
Cette adhésion traduit une prise de conscience face à la nécessité de trouver des solutions durables pour financer la riposte nationale.
Malgré ces avancées, le rapport de mission met en lumière des difficultés persistantes : comités inexistants ou mal structurés, absence d’outils de suivi, et implication limitée du FNLS dans le monitoring de terrain. Ces faiblesses menacent parfois la motivation des acteurs engagés.
Des recommandations fortes pour l’avenir
Pour corriger ces insuffisances, plusieurs recommandations ont été formulées :
Étendre la vente des timbres aux 111 départements,
Impliquer davantage les corps préfectoraux à travers une instruction ministérielle,
Former des points focaux dédiés,
Diversifier les produits de solidarité (pagne, carnets de santé, initiatives communautaires),
Et introduire des innovations comme les QR codes dans les supermarchés, pharmacies et stations-service.
Au-delà de l’état des lieux dressé, cette tournée constitue une étape décisive vers la pérennisation nationale du financement de la lutte contre le VIH/sida. Elle marque la volonté du FNLS de réduire sa dépendance vis-à-vis des bailleurs étrangers et d’ancrer la solidarité dans les habitudes citoyennes.
« Nous posons aujourd’hui les bases d’une stratégie durable. Le timbre de solidarité doit devenir un symbole d’engagement national », a conclu un responsable de la SDMR.
Un message qui résonne comme une invitation à tous les Ivoiriens : faire du timbre de solidarité, non pas un simple outil de collecte, mais le reflet d’une nation unie face à un même défi.
Josué Koffi
Discussion about this post