Ils figurent parmi les grands absents de la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Les candidatures de l’ancien président Laurent Gbagbo, de Tidjane Thiam et de Pascal Affi N’Guessan ont été jugées irrecevables par le Conseil constitutionnel, dont la présidente Chantal Camara a détaillé les motifs dans une décision rendue publique hier au siège de l’institution.
Pour Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) et candidat à plusieurs reprises, le rejet de sa candidature repose principalement sur des défauts de parrainages. Malgré le dépôt de sa déclaration à la Commission électorale indépendante en août 2025, accompagnée d’une liste de parrainages dans 33 régions et districts autonomes, plusieurs irrégularités ont été relevées : 21 143 faux numéros de pièces d’identité, 3 046 faux numéros d’électeurs, 2 405 parrainages en double, 1 065 déjà attribués à d’autres candidats, 1 976 erreurs sur la région et l’identité, et 3 parrainages de la diaspora, soit un total de 29 638 parrainages invalides. Avec seulement 16 908 parrainages valides sur 37 412 requis, le déficit de 20 504 parrainages ne pouvait être comblé par l’application de l’article 54 du code électoral. Sa candidature a donc été déclarée irrecevable.
Pour Tidjane Thiam, ancien directeur général de Credit Suisse et candidat investi par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), le problème principal est lié à la nationalité. Bien qu’il ait renoncé à sa nationalité française le 20 mars 2025, cette démarche est intervenue après la clôture de la dernière révision de la liste électorale en novembre 2024. Le Conseil constitutionnel, juge de l’éligibilité des candidats, a rappelé que la non-inscription sur la liste électorale constituait une irrégularité majeure et a rejeté sa candidature.
Quant à Laurent Gbagbo, ancien président et figure historique du Parti des Peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), sa radiation de la liste électorale est fondée sur sa condamnation à vingt ans de prison dans l’affaire du braquage de la BCEAO en 2011. Bien que définitivement acquitté par la Cour pénale internationale en 2022 et bénéficiaire d’une amnistie, le Conseil constitutionnel a jugé que le parrainage requis et l’inscription sur la liste électorale n’avaient pas été régulièrement obtenus. Sa candidature a donc été déclarée irrégulière et non recevable.
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