L’association citoyenne FIER, présidée par Jean Bonin a exprimé, dans un communiqué publié lundi, sa « vive préoccupation » après la diffusion sur la télévision nationale des aveux d’un individu interpellé dans le cadre des violences survenues à Yopougon dans la nuit du 1er au 2 août 2025.
Selon FIER, cette diffusion intervient dans un contexte marqué par une « forte tension politique » à l’approche de l’élection présidentielle. L’organisation de la société civile rappelle que la Constitution ivoirienne de 2016 consacre le principe de la présomption d’innocence, qui « interdit toute présentation publique d’un suspect comme coupable avant sa condamnation par une juridiction compétente ».
L’association relève également que le Code de procédure pénale, en son article 38, impose le secret de l’enquête et de l’instruction, interdisant toute communication des éléments de procédure hors du cadre judiciaire.
FIER souligne que la lutte contre l’insécurité « ne saurait justifier la violation des garanties fondamentales » prévues par la Constitution et par les instruments internationaux ratifiés par la Côte d’Ivoire, tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
En conséquence, FIER appelle les autorités à :
– mettre fin à la diffusion d’aveux de suspects dans les médias ;
– garantir le respect des droits de la défense ;
– privilégier une communication institutionnelle « sobre et conforme aux exigences de l’État de droit » ;
– et laisser à la justice le soin exclusif de se prononcer sur la culpabilité des personnes mises en cause.
« Force doit rester à la loi, mais à la loi seule », conclut le communiqué signé par le président de l’association, Jean Bonin Kouadio.
David Kouassi
Discussion about this post