En exil en France, loin des réalités du terrain ivoirien, Tidjane Thiam multiplie les sorties médiatiques pour dénoncer ce qu’il qualifie de « manœuvres » visant à l’empêcher de briguer la magistrature suprême. Dans un entretien accordé au journaliste Alain Foka, le président du PDCI-RDA déplore son exclusion de la liste électorale, condition sine qua non pour être éligible à la présidentielle d’octobre prochain.
Selon lui, cette situation découlerait d’un « complot politique » orchestré depuis Abidjan. Il évoque des menaces, des pressions et même un supposé climat d’insécurité pour justifier son éloignement du pays. Une posture qui interroge plus d’un observateur : comment peut-on prétendre incarner l’alternance démocratique tout en restant éloigné du peuple et des institutions nationales ?
Malgré son absence prolongée, Tidjane Thiam revendique toujours son droit de participer à la vie politique ivoirienne. Il affirme agir « pour la Côte d’Ivoire » et non en fonction d’intérêts étrangers, balayant les critiques sur ses accointances internationales.
L’ancien banquier évoque également la loi sur la nationalité ivoirienne, dont il dénonce la non-application depuis plus de six décennies, pointant du doigt un système qu’il juge opaque et injuste. Mais sur ce sujet comme sur d’autres, les propos de Thiam semblent davantage nourris par la frustration que par une réelle analyse juridique.
Par ailleurs, l’interview révèle un autre point important : selon Tidjane Thiam, un ancien président ivoirien (qu’il ne nomme pas) lui aurait confié ne pas être candidat à sa propre succession. Une affirmation qui, si elle est avérée, pourrait redessiner les équilibres politiques à venir.
Sur un tout autre plan, Thiam a aussi dénoncé les conditions sécuritaires en Côte d’Ivoire, évoquant un « kidnapping en plein jour à Cocody ». Des propos graves, mais sans preuve, qui jettent l’opprobre sur les institutions de sécurité nationale. Pourtant, les autorités compétentes restent engagées pour garantir la paix et la sécurité des citoyens sur l’ensemble du territoire.
Enfin, le président du PDCI a réitéré son soutien à une réforme constitutionnelle limitant les mandats présidentiels à deux, appelant à une gouvernance responsable. Une proposition qui, paradoxalement, fait écho à l’engagement déjà pris par le RHDP pour le renforcement de l’État de droit et de la démocratie.
David Kouassi
Discussion about this post