Face à la montée inquiétante des violences et du harcèlement dans le monde professionnel, les principales centrales syndicales ivoiriennes ont lancé un appel pressant au gouvernement.
Réunies au sein du Comité Intersyndical pour la Ratification de la Convention C190 par la Côte d’Ivoire (CIRC190-CI), elles exigent l’adoption rapide de la Convention n°190 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
« Nous adressons aujourd’hui un plaidoyer fort au gouvernement pour la ratification de la Convention 190. Il s’agit d’un engagement moral et social qui permettra de garantir un environnement de travail plus sûr et plus digne pour tous les travailleurs », a déclaré Soro Mamadou, Secrétaire général de la centrale HUMANISME et porte-parole du collectif.
Aux côtés de HUMANISME, l’UGTCI, la CISL-DIGNITÉ, la FESACI-CG et l’UNATRCI ont réaffirmé leur détermination à mener ce combat jusqu’à son aboutissement. Joseph Léon Ebagnerin (UGTCI), Boga Dago Élie (CISL-DIGNITÉ), Traoré Yakouba (FESACI-CG) et Dr Yves Kodibo (UNATRCI) ont conjointement appelé les autorités à agir sans délai.
Adoptée le 21 juin 2019, la C190 est le premier instrument juridique international contraignant qui vise à éliminer la violence et le harcèlement au travail. Bien que la Côte d’Ivoire ait déjà ratifié 45 conventions et 2 protocoles, l’absence de ce texte laisse un vide juridique majeur, notamment pour les travailleurs du secteur informel.
Pour les syndicats, l’adoption de la C190 enverrait un signal fort : « Cette ratification ne bénéficie pas seulement aux travailleurs, elle est également un levier de productivité et de stabilité sociale. Des travailleurs protégés sont plus motivés et plus productifs, contribuant ainsi à la richesse nationale », a insisté Soro Mamadou.
Les syndicats plaident également pour l’harmonisation des lois nationales avec les normes internationales et pour le renforcement du dialogue social entre l’État, les employeurs et les travailleurs.
Le CIRC190-CI prévoit de présenter des données actualisées sur la violence au travail, de mobiliser syndicats, société civile et employeurs, et de remettre officiellement un document de plaidoyer au gouvernement. Les résultats attendus incluent une prise de conscience nationale et un engagement clair des autorités.
Les cinq centrales appellent le Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale, ainsi que les organisations patronales comme la CGECI et la FIPME, à unir leurs efforts. « Ensemble, travailleurs, patronat, État et médias, faisons de la ratification de la C190 une réalité. Il en va de la dignité, de la sécurité et du bien-être des travailleurs ivoiriens», a conclu le porte-parole du collectif.
Josué Koffi
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