Sous le soleil du littoral ivoirien, un petit crustacé fait une grande révolution. À Braffédon, village riverain du Parc National d’Azagny, le crabe poilu n’est plus seulement un mets prisé des marchés locaux : il est devenu le symbole d’une nouvelle ère d’autonomie féminine. Grâce à un projet scientifique audacieux soutenu par le FONSTI à hauteur de 11 millions de nos francs, des femmes autrefois dépendantes des activités de pêche ou de cueillette découvrent aujourd’hui les vertus économiques et écologiques de l’élevage durable. Une innovation née des laboratoires du Centre de Recherche en Écologie (CRE), qui prouve que la science peut bel et bien transformer des vies.
Ce mardi 11 novembre 2025, la salle de conférence du Centre de Recherche en Écologie (CRE), a accueilli, la cérémonie de clôture du projet intitulé « Appui à l’autonomisation économique des femmes riveraines du Parc National d’Azagny par l’introduction de la production locale de Cardisoma armatum (crabe poilu) dans leurs habitudes agricoles ».
Financé par le Fonds pour la Science, la Technologie et l’Innovation (FONSTI), ce projet a permis de former et d’équiper une coopérative féminine du village de Braffédon (Grand-Lahou) pour une production durable du crabe poilu, espèce fortement convoitée.
Dans son allocution d’ouverture, le Professeur Kouamelan Essetchi Paul, Directeur du CRE, a salué la portée scientifique et sociale du projet.
« Le FONSTI est aujourd’hui le seul instrument national qui finance la recherche au profit des chercheurs et de la société ivoirienne. Ce projet est un exemple parfait d’innovation utile : il allie préservation de la biodiversité et développement communautaire »,
a-t-il affirmé, tout en invitant les chercheurs à multiplier les projets à fort impact.
Prenant la parole à sa suite, le Professeur Konin Séverin, membre du Conseil scientifique du FONSTI, a rappelé la vocation de son institution :
« Le FONSTI se tient aux côtés des chercheurs. Ce projet montre que la recherche peut transformer la vie des femmes rurales et contribuer à l’économie locale. Nous devons désormais passer de l’autonomisation des femmes à celle des populations tout entières »,
a-t-il souligné, appelant les chercheurs à « sortir des laboratoires » pour des collaborations interdisciplinaires.
Pour le Professeur Tano, Chef de service de la Recherche et de l’Innovation technologique, à l’Université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé,
ce projet illustre la mission même de la recherche universitaire :
« Ce travail prouve que la science peut se traduire en actions concrètes au bénéfice des communautés. Félicitations à l’équipe du CRE et au Dr Koné Yélakan Clarisse pour cette belle réussite qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives pour la recherche appliquée »,
a-t-il déclaré, avant d’encourager la pérennisation du projet.
En clôturant les interventions, le Lieutenant-colonel Kramoh Koffi Julien, chargé d’études à l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), a insisté sur la nécessité de valoriser les acquis scientifiques du projet :
« Ce projet répond à un besoin écologique majeur : réduire la pression sur les espèces du Parc National d’Azagny. Il nous appartient désormais de capitaliser ces résultats et de les étendre à d’autres zones protégées »,
a-t-il souligné, saluant la collaboration fructueuse entre le CRE, le FONSTI et l’OIPR.
La cérémonie s’est achevée sur une visite de la ferme expérimentale du CRE, symbole d’un partenariat réussi entre science, société et environnement.
Josué Koffi

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