La candidature du gouverneur Augustin Thiam, chef du canton Akouè à Yamoussoukro pour le compte du Rhdp est contraire à la législation ivoirienne. Voici pourquoi.
La loi n°2014-428 du 14 juillet 2014, portant organisation de la chefferie traditionnelle, est claire.
Son article 7 stipule :
« La qualité de Roi et de Chef traditionnel est incompatible avec l’exercice de tout mandat électif. »
Autrement dit, une personne investie d’un pouvoir traditionnel — roi, chef de canton, chef de village — ne peut pas briguer un poste politique.
Cette incompatibilité s’applique à tous les mandats électifs : député, maire, sénateur, président de conseil régional ou encore conseiller municipal.
Aucune interprétation n’est possible. La loi est d’application directe et ne prévoit aucune exception, ni dérogation politique.

Augustin Thiam n’est pas seulement gouverneur du district autonome de Yamoussoukro. Il est aussi Chef du canton Akouè, reconnu comme tel par la coutume et par l’État.
L’article 2 de la même loi précise d’ailleurs que la chefferie traditionnelle est une institution régie à la fois par la coutume et par la loi ivoirienne. En clair, le titre de chef traditionnel confère un statut juridique officiel.
Dès lors, tant qu’il demeure Chef du canton Akouè, Augustin Thiam ne peut pas être candidat à une élection, quelle qu’elle soit.
S’il souhaite se présenter, il doit renoncer formellement à sa fonction traditionnelle par une déclaration publique et une reconnaissance officielle des autorités compétentes. À défaut, sa candidature viole la loi.
Au-delà du cas personnel de M. Thiam, la question renvoie à un principe fondamental : nul n’est au-dessus de la loi.
La République repose sur la séparation entre l’autorité traditionnelle et le pouvoir politique.
Mélanger les deux affaiblit la cohésion sociale, alimente les rivalités entre villages et mine la crédibilité des institutions.
En résumé
La loi de 2014 n’est pas sujette à interprétation :
Augustin Thiam est un chef traditionnel reconnu ;
Les chefs traditionnels ne peuvent exercer aucun mandat électif ;
Par conséquent, sa candidature est illégale tant qu’il conserve ce statut.
La République doit s’appliquer à tous, sans exception ni privilège.
David Kouassi

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