La recherche scientifique ivoirienne vient de franchir une étape majeure dans la prise en charge de la santé féminine. Après deux années de travail acharné, l’équipe dirigée par la Docteure Kouamé Amoin Gervaise épouse Dieket a mis au point un complément alimentaire inédit à base de feuilles de manioc. L’annonce a été faite, ce jeudi 25 septembre 2025,
lors de la clôture officielle du Projet FONSTI N°43, tenue le mardi 24 septembre à l’Université Nangui Abrogoua (UNA).
Cette avancée prometteuse offre une alternative naturelle pour atténuer les effets de la ménopause, période souvent marquée par des bouffées de chaleur, des troubles du sommeil et une fragilité osseuse ou cardiovasculaire.
Une réponse locale à un problème universel
Financé à hauteur de 15 millions de FCFA par le Centre Africain d’Études Technologiques (ACTS), avec le soutien du Fonds pour la Science, la Technologie et l’Innovation (FONSTI), ce projet a exploité les vertus phyto-estrogéniques des feuilles de Manihot esculenta Crantz, plus connue sous le nom de manioc.
« Notre objectif était de valoriser une plante emblématique de la pharmacopée ivoirienne pour apporter une réponse accessible, sûre et durable aux femmes », a expliqué la Dre Kouamé lors de la présentation finale.
Une reconnaissance académique et institutionnelle
La cérémonie a réuni un large panel de personnalités scientifiques et institutionnelles, parmi lesquelles la Professeure Yoboué Véronique, Présidente de l’UNA, le Professeur Tra Bi, Directeur du LABVDiv, le Professeur Kra Enoc, représentant du Secrétaire Général du FONSTI, et le Docteur Kroa Ehoulé, Coordonnateur du Programme national de promotion de la médecine traditionnelle.
Tous ont salué « la rigueur scientifique » et « l’ancrage local » de l’initiative. La Présidente de l’UNA a insisté sur « l’approche novatrice et résolument féminine » du projet, qu’elle décrit comme « une recherche par les femmes et pour les femmes ».
Au-delà du produit développé, le projet a généré plusieurs retombées majeures : des données scientifiques de référence ; la promotion académique de plusieurs chercheurs ; la formation de quatre étudiants de Master ; et le lancement d’une procédure de brevetage pour protéger l’innovation.
Des études cliniques à plus grande échelle sont déjà prévues afin de valider les premiers résultats et d’ouvrir la voie à une homologation nationale et internationale.
Pour le Professeur Kra Enoc, représentant du FONSTI, « ce projet illustre parfaitement la capacité de la recherche à répondre aux défis sociaux et sanitaires ». Il a réaffirmé l’engagement du Fonds à soutenir les initiatives ayant un impact direct sur le bien-être des populations.
En plaçant la science au service des savoirs traditionnels, cette innovation démontre que l’Afrique peut produire des solutions adaptées à ses réalités. Pour les femmes ivoiriennes et africaines, ce complément alimentaire à base de manioc pourrait bien devenir une réponse locale à un problème universel.
Josué Koffi
Discussion about this post