Le Syndicat des Actions Concrètes des Eaux et Forêts de Côte d’Ivoire (SACEFCI) a tenu, un point de presse, ce samedi 16 août 2025, à Yopougon Saint-André, où son secrétaire général national, Franck Rabet, a dénoncé « les injustices sociales et professionnelles » subies par les agents du ministère des Eaux et Forêts.
« Trois mois après notre demande d’audience, le ministre Laurent Tchagba refuse toujours de nous recevoir. C’est une violation flagrante des principes élémentaires de bonne gouvernance », a déclaré d’entrée le leader syndical.
Selon le SACEFCI, la majorité des services déconcentrés manquent cruellement de moyens financiers et matériels. Les véhicules en dotation sont « vétustes », les motos en « état de dégradation avancée », et plusieurs services fonctionnent dans des bâtiments administratifs loués, parfois délabrés.
« À Bingerville, le poste des Eaux et Forêts est encore logé dans la sous-préfecture. Cela est indigne », a fustigé Franck Rabet.
Le syndicat estime que cette précarité rend difficile la réalisation des missions de reboisement et de protection de l’environnement, malgré les attentes du gouvernement.
L’un des points les plus sensibles reste la gestion du Fonds de prévoyance des Eaux et Forêts. Le SACEFCI dénonce des prélèvements « arbitraires » sur les salaires de nombreux agents sans leur consentement préalable.
« Comment comprendre qu’un fonds censé protéger les agents soit devenu une contrainte, avec des cotisations obligatoires déguisées ? », s’interroge le syndicat.
Le bureau exécutif exige la transparence sur les indemnités des dirigeants du Fonds et une révision du montant des cotisations. « Trop de zones d’ombre entourent cette structure. Nous irons jusqu’au boycott si nécessaire », a menacé Franck Rabet.
Autre grief : le paiement des primes trimestrielles de 23 000 F CFA par mobile money au lieu d’un virement bancaire. « Cette méthode prive les agents de toute possibilité de crédit auprès des banques. Nous réclamons un paiement digne, comme dans les autres corps de l’État », a martelé le SACEFCI.
Le syndicat dénonce également l’absence d’application des conclusions de l’atelier d’Assinie sur la réforme de la régie des Eaux et Forêts, pourtant tenue en décembre 2024.
Face au « silence du ministre », le SACEFCI annonce la reprise, dès septembre, de sa tournée nationale suspendue par le cabinet. « Si rien ne change, nous monterons en puissance pour réclamer nos droits. Et ce sera justice », a conclu Franck Rabet sous les applaudissements de ses camarades.
Une prise de position qui risque de tendre davantage les relations entre le ministère des Eaux et Forêts et ce jeune syndicat qui entend désormais se faire entendre.
Josué Koffi
Discussion about this post