Dans l’amphithéâtre imaginaire des universités ivoiriennes, un nouveau duel épistolaire se bat à fleurets académiques… ou plutôt à plume et clavier. Arthur Banga, jeune frère et collègue, s’est permis un coup de gueule sur Facebook, où il qualifierait Francis Alger Ekoungoun de « désinformateur » et de « manipulateur ». Des flèches bien lourdes, lancées dans l’arène de la confraternité universitaire, et qui ont provoqué une réponse aussi fournie qu’un code de déontologie CAMES.
L’affaire en résumé
Tout part d’une polémique sur la paternité d’une conférence à Bouaké. Arthur assure qu’elle est l’initiative de l’Union des Enseignants RHDP – section Université de Bouaké – et pas de l’Université elle-même, là où Francis Alger avait présenté ça comme une action officielle de l’université. Nul besoin de préciser qu’en université, la distinction politique d’une section et l’entité officielle ne sont pas toujours perçues avec la même rigueur. Et ça, Francis ne l’a pas vraiment digéré.
Voilà donc Arthur qui publie, en bon lanceur de canons digitaux, une note bien mordante où il met en cause son aîné dans une sorte de « désinformation » académique. Mais Francis Alger ne se laisse pas faire, et c’est avec un flot de références normatives, codes CAMES en tête, qu’il réplique. Cette fois, on entre dans la haute gastronomie universitaire : grades, toges et rangées de cauris, rien que ça !
La toge, les cauris et la guerre des grades
Il faut dire que les toges académiques ivoiriennes sont aussi symboliques que les épaulettes d’un général en chef. Trois rangées de neuf cauris pour le professeur titulaire, deux pour le maître de conférences, une seule pour le maître assistant… Et Francis Alger de rappeler doctement qu’il ne s’est jamais permis de sortir du rang, ni usurpé un grade supérieur pour briller sous les projecteurs.
Frères de plume mais dragons dans l’âme
Le ton est parfois dur, les accusations fusent, mais entre les lignes, on sent un profond respect entre ces deux universitaires. Francis Alger rappelle qu’en dépit de la différence d’âge et de grades, il s’abstient d’insulter ses aînés, fût-il jeune frère, tout en fustigeant « les poux sur les calvities » , une belle image pour dire que leur querelle pourrait être évitée, qu’ils ont suffisamment en commun pour se comprendre.
Arthur Banga, lui, joue le rôle du jeune , prêt à décocher des flèches sur Facebook, mais sans doute motivé par le souci de la vérité, ou du moins de sa vérité. Une façon moderne et percutante de faire dialoguer la vieille garde universitaire avec la nouvelle génération, souvent plus bruyante mais non moins passionnée.
Le Fond du Problème (à suivre )
Francis annonce qu’il attaquera demain le fond même de la soi-disant manipulation, promettant une analyse en bonne et due forme. En attendant, cette joute verbale, entre batailles de prestigieuses toges universitaires et citations de règlements, illustre parfaitement l’état parfois compliqué de la discipline et des rivalités dans les hautes sphères académiques d’Afrique francophone.
Pour conclure sur une note légère
Si l’université était un ring, Arthur Banga serait le challenger dynamique avec un punch Facebook, tandis que Francis Alger Ekoungoun serait le vétéran tatillon avec son manuel de déontologie en main. La seule vraie question est… qui en ressortira avec la toge intacte ? Une chose est sûre : la guerre des cauris promet de durer tant que les querelles universitaires resteront…
Que la lumière universitaire illumine leurs échanges, et que leurs disputes ne distraient pas trop les étudiants en quête de savoir, car au final, c’est bien eux qui sont les vrais bénéficiaires d’une institution vive, critique, et parfois… un peu piquante.
François M’BRA II, Journaliste
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